4-1 dans les dents. On fait le bilan ?

debats sports image par defaut
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Terminé. Emballé c’est pesé. 4-1, circulez, il n’y a rien à voir. Le Heat a perdu et pourtant le réveil se fait sans gueule de bois, sans amertume et sans frustration. Tout juste un peu de déni et l’envie de croire que ce n’est pas terminé.



D’un point de vue de supporter du Heat, il faut bien le dire, ces finales furent un calvaire. Du point de vue de l’amateur lambda de basket, elles laissent le goût amer de l’inachevé, l’impression de non combat détestable à ce niveau de compétition. Si les finales 2013 avaient été héroïques, épiques, homériques, mythiques et à peine erratiques, avec leur lot d’images chocs, de retournements de situation et de suspense, force est de constater que cette revanche fut un peu fade. Certes, la mission est accomplie pour les Spurs, qui rentrent un peu plus dans la légende avec ce cinquième titre mais tout de même, nos attentes élevées n’ont pas rencontré de combat à la hauteur de l’enjeu.

Tout avait pourtant bien commencé, d’un point de vue spectacle, avec le ClimGame, théâtral au possible. Complot ou simple accident ? Lebron allait-il de nouveau craquer en finale, lui qui abandonna son équipe perclus de crampes dans la fin du match ? Une belle entrée en matière pour les Spurs et pour le public, nettement moins pour le Heat et ses fans. Mais qu’importe, tout allait changer, ce n’était qu’un match, vous alliez voir, je vous le promet. Que nenni. Malgré le sursaut du match 2 le Heat n’a jamais été capable d’imprimer sa marque sur ces Finals, subissant de cinglantes défaites à domicile qui scellaient bien vite le sort cette série.

NBA: Miami Heat and NBA Announcement

Tandis que la force de Miami, depuis deux saisons (victorieuses) et sur cette campagne 2014, fut toujours cette capacité de certains joueurs de prendre leurs responsabilités et de se révéler, Lebron a terminé sa finale seul, bien trop seul. On peut ici noter la transformation qui s’est opéré pour lui. La boucle est bouclée. Si en 2011 il dut assumer la responsabilité de la défaite en finales face à Dallas, durant lesquelles il disparut complètement des radars, cette ère des Three Amigos s’achève sur une défaite en finales où il fut cette fois le seul à tenir son rang. Que de changements.

Il convient bien évidemment de rendre un hommage appuyé aux Spurs, chez qui tout inspire le respect. De la construction de l’effectif à la fluidité du jeu en passant par la gestion des individualités, la sympathie de ses leaders, la présence de nombreux joueurs internationaux, de français… difficile de les haïr comme on devrait haïr un adversaire en finales. Et c’est probablement ça qui rend la défaite moins amère, le réveil moins difficile. La sensation d’avoir perdu contre une équipe supérieure, certes, mais également appréciable. Hauts les coeurs, le titre n’a pas été abandonné à Oklahoma City ou aux Clippers. Le trophée est entre de bonnes mains.

Ainsi s’achève donc une saison 2013-14 éprouvante tant sur le plan physique que mental. Elle s’achève sur une cinglante défaite et pourtant, l’excitation est à son comble de mon côté, comme rarement avant une intersaison. Les cartes sont redistribuées et le temps de l’inconnu est venu. L’avenir du trio de champion est incertain, et l’effectif va de toute façon subir un lifting important. Départs en retraite et fins de contrat vont remodeler une équipe vieillissante dont l’avenir va être passionnant à suivre. Et dès octobre 2014 c’est dans de toutes nouvelles dispositions que le Heat attaquera la saison, débarrassé d’une pression qui lui colle à la peau depuis une certaine Décision de juillet 2010.

Dinobosh motive les troupes.
Dinobosh motive les troupes.

Pour clôturer cette saison riche en émotion et parce que je suis de bonne humeur, il convient de distribuer quelques bons points :

  • Chez nous : Lebron James, pour sa saison extrêmement solide et sa constance en playoffs dans les moments importants. Chris Bosh, qui a su transformer son jeu pour devenir un véritable «  tireur » indispensable dans les moments chauds. Erik Spoelstra qui s’il clôture sa saison par une défaite, n’en reste pas moins l’un des jeunes entraîneurs les plus talentueux de la Ligue. Norris Cole, qui connait pour la première fois de sa carrière la défaite, mais qui est plein de promesses. Chris Andersen, que tout le monde déteste affronter mais qui apporte tellement à une équipe. Ray Allen, pour les mêmes raisons et pour l’immense joueur qu’il est.

  • Chez les autres : Adam Silver pour sa gestion du cas Sterling, où il a su prouver qu’il n’était pas qu’une paire d’oreilles. Ryan McDonough et John Havlicek qui ont su prouver que les Phoenix Suns n’étaient pas qu’un staff médical. Boris Diaw dont le talent est une constante, contrairement à sa masse graisseuse ou au succès des équipes dans lesquelles il joue. Dan Gilbert, humoriste. Lance Stephenson, pour l’ensemble de son oeuvre. Gregg Popovich, qui prouve chaque année qu’il est le meilleur coach de l’histoire de la NBA. Les Pacers, qui ont su offrir une belle opposition au Heat au cours de la saison régulière. Stephen Curry, Splash.  Jr Smith, qui nous manque.  Arnaud Gerb, dont les analyses sur la saison sont toujours pertinentes et agréables à lire. La communauté débats-sports dans son ensemble enfin, accompagnée de son équivalent twitterien, qui a apporté à cette saison une immense plus-value tant dans le traitement de l’information que dans la possibilité de débat. You’re da real MVP.